Le triste burger de Ramón Freixa

Vous l’avez peut-être remarqué, la défense de la culture catalane, en tout cas dans l’Empordà, est un sujet hypersensible, c’est pourquoi j’ai été très surpris d’apprendre que le chef Catalan, Ramón Freixa travaillait avec le représentant de la malbouffe américaine, Mac Donald et son clown psychopathe.

Cependant, faisant fi de mes aprioris, j’imaginais que le chef avait mis tout son talent à concevoir un burger délicieux et innovant, mettant en valeur la culture gastronomique catalane, de la Gamba de Palamos avec de fines tranches de Botifarra blanca, de l’escalivada avec un Queso Garrotxa très sec, ou tout simplement du pa amb tomaquet.

La trahison
Et non, après la surprise, la déception, car attiré par l’argent facile, Ramón Freixa a décidé d’oublier qu’il avait 2 Macarons au Michelin et qu’il était Catalan, en fabriquant un truc typique et mou de l’usine à obèses, un truc vachement original à base de boeuf, d’oignons frits, de fromage ( fromage fabriqué en Espagne certe mais sans préciser de quoi il s’agit) et d’une pointe de… dois-je rire ou pleurer, et une pointe de sauce Barbecue. Pas de sauce romesco, ni d’aïoli, ou d’olivada, pas non plus de salvitxada ou même de sofregit. Non de la sauce Barbecue ! C’est-à-dire un Big Mac. OK le boeuf vient d’Estrémadure, mais c’est un Big Mac quand même.

Frites de Ramon Freixa - Photo Vincent Pousson
Frites de Ramon Freixa – Photo Vincent Pousson

Idées liquides et solides
Je n’ai pas mangé de ce machin, mais Vincent Pousson, lui, l’a fait, qu’il soit remercié mille fois. Il relate cette expérience sur son site, d’où sont tirées les photos qui illustrent ce billet, je ne citerais qu’un tout petit extrait, vous laissant le soin de lire reste dans le contexte : Robuchon, le Mc de Donald’s.

Je déballe mon trésor (il y a forcément plusieurs couches d’emballage) et tombe sur ce que vous voyez ci-dessus. C’est un fait, ça ne sent pas bon. Un peu l’odeur d’une vieille poubelle dans laquelle on aurait oublié un reste de spaghetti bolognaises de marque-distributeur. Goûtons. C’est vraiment infect, très sucré, plus qu’un hamburger normal de la chaîne. C’est la sauce tomate rance qui domine, ce qui tient lieu de viande, l’espèce d’agglomérat de tissus animaux (espérons qu’il n’y ait que de l’animal…) est de toute façon rendue à l’état de semelle. De toute façon, je ne pense pas que je l’aurais mangé saignant.

Deux questions se posent:
Est-ce que Ramón Freixa servirait ça dans son restaurant?
Est-ce que le Michelin va attribuer 2 macarons à Mac Do?

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