À quelques mètres de la plage de Baix a Mar, sur les restes d’un quai que les pêcheurs utilisaient dans le temps pour amarrer leurs bateaux, se dresse une construction en métal qui est devenue la signature de Torredembarra.Il s’agit d’Alpha y Omega une œuvre aux proportions étranges de Rafael Bartolozzi, maire de Vespella de Gaià, un village de la région. Pour la décrire le plus simplement possible, disons qu’au sommet d’une lettre Alpha se tient un Omega inversé sur les pieds desquels poussent des cheveux. Un drapeau catalan complètement déchiré pendouille tristement entre ses jambes quand il n’y a pas de vent et quand il n’y en a… Aussi mais en bougeant plus.
En faisant des recherches sur Rafael Bartolozzi (décédé à Taragonne en 2009), j’apprenais qu’il était un des grands représentants du Pop Art espagnol, même si je vois plus dans son travail l‘influence très forte de Dali, Chirico et des surréalistes que d’Andy Warhol. C’est sans doute parce qu’il disait avoir été fasciné par l'abstraction et le travail de Millares, Saura et Tàpies, puis être passé au figuratif et enfin avoir glissé vers le néo-figuratif. Il est difficile de voir dans lequel de ces mouvements s’inscrit Alpha y Omega.
L’œuvre, qui pèse 12 000 kg, a été construite en 1999, puis incluse en 2006 à la “Ruta del Arte”, un grand projet de l’Unesco qui associe des sculptures se trouvant en Amérique latine, dans les Andes et maintenant à Torredembarra.